Pourtant le terme de couleur n’est pas absent du langage typographique. Bien au contraire. La couleur semble même être une des qualités les plus importantes quand on évalue le travail d’un typographe. Mais paradoxalement, il ne désigne pas une teinte (bleu, rouge, etc.) mais une valeur. En réalité, ce qui est appelé la couleur typographique, ou encore le gris typographique, est la synthèse effectuée par l’œil entre le blanc du papier et le noir du texte (la couleur de l’encre). Il s’agit de la vision générale que l’on a d’un texte. Elle s’observe en plissant légèrement les yeux. Un gris harmonieux permet d’évaluer la qualité d’une mise en page et du caractère utilisé.

Thomas L’Excellent - Manuel de typographie (2009)

Thomas L’Excellent - Manuel de typographie (2009)

Il n’est donc pas étonnant d’entendre des créateurs renommés chanter les louanges de la couleur, typographique. Mais si, comme le dit Raymond Gid, le gris devient couleur, qu’en est-il des autres couleurs ? Pourquoi les autres domaines visuels bénéficieraient de cette ressource sensible et puissante alors que la typographie devrait s’en passer ? Avant de voir les applications où la couleur vient s’immiscer au sein de nos alphabets, intéressons-nous d’abord à comprendre ce qu’elle est.

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