André Baldinger - Eiffel

André Baldinger - Eiffel

Les premières lectures amènent à établir une distinction entre lettre vue et lettre lue. La première, dite de titrage, peut se permettre plus de liberté, la beauté et la puissance visuelle de chaque lettre l’emportant sur leur compréhension. La seconde, dite de labeur, sert à la composition des textes et par conséquent ne peut être aussi extravagante que la typographie de titrage, elle ne doit pas demander d’effort au lecteur mais au contraire s’effacer derrière le message qu’elle transmet. Les impératifs de clarté, de lisibilité semblent trouver leur absolu dans des alphabets imprimés en encre noir sur un papier blanc.

Pourquoi en noir sur blanc ?

Il s’agirait du meilleur contraste permettant de distinguer la lettre de son support. La couleur tend à s’effacer au profit de la forme de la lettre. Mais est-il possible, comme semblent vouloir le faire les dessinateurs de caractère, de concevoir une forme sans couleur ? Ou, pour formuler différemment, l’idéal recherché par les typographes en terme de sobriété, d’effacement du dessinateur au profit de la noble cause qui est celle de donner vie au texte, est-elle nécessairement incompatible avec l’intégration de couleurs au sein même des lettres ?

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