Grotte de Lascaux

Grotte de Lascaux

Histoire

Un des premiers témoignages remonte à l’époque des chasseurs-cueilleurs itinérants, soit il y a plusieurs dizaines de milliers d’années. On a en effet découvert que ceux-ci n’avaient pour tout bagage que des silex déjà ébauchés pour faire des outils, et des couleurs. Ils parcouraient parfois des dizaines de kilomètres pour aller les chercher et savaient les cuire pour produire différentes nuances.

Plus tard, les Égyptiens et les Grecs, ont montré un enthousiasme remarquable pour les créations colorées. Ils n’hésitaient pas à enrichir leurs statues, leur bas-reliefs et même directement leurs monuments à l’aide de différents pigments. On sait par ailleurs que les romains détestaient le bleu, et associaient cette couleur aux barbares, aux femmes peu vertueuses ou encore aux hommes ridicules. En Chine, le jaune, la couleur la plus lumineuse, symbole de la sagesse, était réservé au Fils du Ciel. Le blanc quant à lui était associé dans ce pays au deuil ; il servait à accompagner le défunt au royaume de la pureté des Cieux. Au Mexique, le dieu de la terre Xipe Totec se reconnaissait sur les représentations par son habit de couleur rouge. Encore aujourd’hui, l’Église catholique figure à l’aide de couleurs symboliques sa hiérarchie sacerdotale.

Les exemples sont nombreux et riches d’apprentissage. Il en ressort essentiellement que les couleurs ont toujours été étroitement liées à leur contexte sociologique, culturel et parfois même économique. Certains pigments étaient ainsi choisis pour leur rareté, leur complexité à obtenir, et donc pour leur valeur.

Amarante

Amarante, une des 400 couleurs recensées sur Pourpre.com

Langue

Un autre élément significatif de la présence de la couleur dans les sociétés se trouve dans le langage même. Il est un révélateur de l’intérêt et de l’inclinaison des populations pour celle-ci. Les inuits par exemple disposent de 17 mots pour désigner le blanc ; les Islandais utilisent le même mot pour le vert et le bleu. Dans la société occidentale, on note une grande difficulté à nommer précisément les couleurs: alors que leur obtention s’est facilitée et en a multiplié le nombre au cours des siècles, nous disposons de seulement 30 noms pour les identifier.

Cette question n’est pas si anodine qu’elle puisse le paraître ; des études ont montré que l’acuité de perception des couleurs est augmentée dans les groupes ethniques disposant d’une langue riche en mots décrivant les nuances colorées.

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